Joli Joli : Une comédie musicale qui ne brille pas

    Joli joli suit l’histoire d’une actrice populaire qui rencontre un homme qui ne la reconnaît pas, et tombe amoureuse de lui. Ce scénario, en apparence léger et prometteur, soulève un potentiel intéressant, explorant le contraste entre la célébrité et l’anonymat. Cependant, le film échoue à exploiter cette dynamique, se perdant dans un enchaînement de choix artistiques et créatifs ratés, laissant une impression générale de déception.

    L’un des problèmes majeurs réside dans la mise en scène, qui souffre d’une grave absence d’originalité et de propositions esthétiques. Plutôt que de créer un monde visuellement captivant et dynamique, Joli joli se limite à des décors de studio qui manquent cruellement de vie. L’artifice est omniprésent, et l’utilisation du studio n’est pas subvertie de manière créative ; au contraire, elle semble être une contrainte qui étouffe l’histoire. Les plans sont statiques, sans profondeur, et les décors, bien que soigneusement agencés, manquent de l’âme qui pourrait rendre cet univers crédible et immersif. L’éclairage et la palette de couleurs, d’une neutralité gênante, ne parviennent pas à insuffler de l’émotion ou de la vivacité. Le film, jamais réaliste, reste ancré dans une dimension artificielle, où l’absence de proposition esthétique et technique plonge le spectateur dans une torpeur visuelle. Rien ne semble jamais convaincant ou authentique, et l’histoire, pourtant prometteuse, semble à chaque instant se dérober sous les yeux du spectateur.

    De plus, la musique, qui aurait dû être un pilier fondamental de cette comédie musicale, ne parvient pas à relever le film. Les chansons, bien que portées par Clara Luciani, sont dépourvues de la vivacité et de la créativité nécessaires pour animer les scènes. Elles manquent de rythme, sont souvent répétitives et ne s’intègrent pas harmonieusement à l’intrigue. Au lieu de véhiculer l’émotion ou de dynamiser l’action, elles tombent à plat, créant une expérience musicale décevante. Là où une comédie musicale devrait faire éclater la tension dramatique à travers des morceaux mémorables, ici, tout semble terne et déconnecté, et le film en souffre grandement.

    Le casting, bien qu’en apparence prometteur, n’arrive pas à combler les failles du film. Clara Luciani, en tête d’affiche, semble livrer une prestation honnête, mais son personnage reste trop superficiel pour lui permettre de pleinement s’épanouir. L’actrice, malgré son charisme naturel et son talent évident, se trouve prisonnière d’un rôle qui ne lui offre que peu de nuances et de complexité. Elle semble porter le film sur ses épaules, mais ses efforts sont limités par un scénario qui ne lui permet pas d’aller plus loin. Sa prestation est correcte, mais elle ne peut en aucun cas relever la faiblesse générale de l’œuvre.

    Les autres acteurs, comme Laura Felpin et Vincent Dedienne, sont également sous-exploités. Ces comédiens, pourtant talentueux, n’ont pas l’opportunité de vraiment briller. Leurs personnages sont trop peu développés pour qu’ils apportent une véritable richesse à l’intrigue. Leur présence semble superflue, et leurs performances, bien que correctes, restent sans impact. Ils sont noyés dans une direction artistique et un scénario qui n’exploitent pas leur potentiel, donnant l’impression qu’ils ne sont là que pour remplir des cases dans un casting sans véritable direction.

    Si le film peine à offrir des performances mémorables, la seule véritable bouée de sauvetage vient de Clara Luciani elle-même. Bien que son rôle soit limité par un personnage peu nuancé, la chanteuse parvient à insuffler une sincérité et une énergie dans son interprétation. Sa présence à l’écran, bien que discrète, apporte une touche de fraîcheur et d’authenticité, contrastant avec la froideur de la mise en scène. Elle semble être l’unique élément qui donne un peu de consistance au film, son charisme et sa capacité à capter l’attention offrant un minimum d’intérêt. Cependant, malgré son charisme indéniable, sa prestation reste insuffisante pour transcender la pauvreté de la mise en scène et du scénario. Ses efforts, aussi appréciables soient-ils, ne parviennent pas à compenser l’ensemble du film, et même sa performance, bien que solide, se trouve prise dans un univers trop plat pour en faire ressortir toute la richesse. Clara Luciani sauve le film d’un désastre total, mais sans jamais parvenir à le relever complètement.

    En définitive, Joli joli échoue à remplir sa promesse de comédie musicale romantique. Manquant de vision, de cohésion et d’originalité, il se perd dans une succession de choix artistiques sans envergure. Là où des films comme La La Land ou Les Demoiselles de Rochefort ont su allier avec brio musique, esthétique et émotion, ce film ne parvient jamais à s’affirmer, offrant une expérience décevante et sans éclat. L’absence de véritable proposition artistique, visuelle et musicale conduit Joli joli dans une spirale de déception qui laisse le spectateur indifférent, malgré la présence de Clara Luciani, qui, bien que performante, ne parvient pas à sauver l’ensemble.

FLAVIEN

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